Pour celles et ceux qui me suivent sur twitter, le texte qui suit, va vous sembler familier, car j’en parlais ce matin. J’ai repris mes tweets par ici (que j’ai au passage corrigé) et je suis rentrée davantage dans le vif du sujet, afin d’approfondire mon ressentie, j’ai pourtant pas pour habitude de faire ça ici, mais le sujet, la cause et ce qui en découle me tient à coeur…
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Ce matin mes tweets ont donc commencé ainsi :
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Avec TOUT ce que l’on voit passer sur Instagram, Youtube, Facebook (nichons, culs, strings, drague, drogue, vulgarité et j’en passe…) soit quelques milliards de vus/jours par des ados, vous arrivez à être scandalisés par « On a chopé la puberté » vendu à 5000 exemplaires ?
Contrairement aux 145 000 personnes qui ont signé cette pétition, je suis allée (enfin j’ai demandé à ma mère qui travaille à côté d’une librairie) d’acheter ce fameux livre, parce que bien évidemment ayant deux filles de 9 et 11 ans je me suis sentie concernée.
Et pour être très honnête, effectivement je ne trouve pas que cet ouvrage soit réservé à des jeunes filles de 9 ans, ni de 12, ni de 13 … bref vous m’aurez compris, MAIS j’ai LU / VU des choses bien plus inquiétantes et/ou dangereux pour nos jeunes depuis de nombreux mois sur tous supports confondus (presse, livres, séries, télé, réseaux sociaux et même dessins animés).
J’ai donc passé deux heures à lire « On a chopé la puberté » dans sa totalité, en cachant chaque page dès que Laura et Maelle s’approchaient de moi (oui vous m’avez drôlement fait flipper) et le premier point qui en ressort est que le livre a pour but de donner confiance en soi et d’accepter son corps tel qu’il est. C’est sincèrement ce que j’ai ressenti même si cela est parfois exprimé maladroitement pour des jeunes lecteurs, je vous l’accorde.
Ce qui est vrai dans ce livre, est que la poitrine (qui est souvent pointée du doigt sur les screens du livre que l’on voit sur les RS) est une VRAIE source de complexité à la puberté qu’elle soit petite ou grosse, c’est effectivement un vrai sujet chez nos jeunes, et croyez-moi ça commence très tôt. Attendez que votre enfant soit en 6ème (si ce n’est pas le cas) vous allez voir le changement corporel et de vocabulaire est radical !
J’avais moi-même une amie qui n’avait pas du tout de seins en seconde et qui se sentait très très très complexée, parce que nous en avions toutes (j’étais moi-même complexée, par une poitrine généreuse, qui me complexe toujours au passage mais ce n’est pas le sujet) et effectivement elle pensait que les garçons ne s’intéresseraient jamais à elle à cause de ce détail ! On en a beaucoup rit à l’époque, (un peu moins elle, hein) on la taquinait !
Alors en lisant vos tweets hier et vos commentaires facebook, je me suis sentie un peu bête, j’ai même trouvé notre raisonnement de l’époque assez fou, et honteux ! Je me suis dit : mais en fait, à l’époque, on ne pensait qu’à plaire aux garçons ?? à 14/15 ans ? Est-ce si grave que ça ?
Parce que le passage du livre « mes seins poussent, chouette je vais attiré l’attention du BG » et bien, nous, notre bande de copines nous l’avons vécu ! Et je me suis sentie très mal qu’il soit pointé du doigt à ce point ! Avec le recule oui c’était ridicule mais à l’époque c’était aussi (« très ») important.
Les filles, avez-vous oublié votre jeunesse ? Vos fous-rires autour des mecs, vos doutes sur votre corps, le complexe de votre poitrine ? Vos échanges pas toujours très brillants, mais tellement drôles sur la vie en général (les garçons, l’école, les parents) à 12/13/14/15/16/17 ans ? Moi je m’en souviens très bien, je n’en suis pas très fière c’est vrai, mais « bizarrement » j’en garde un très bon souvenir.
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Pour en revenir sur un autre extrait du livre, qui a été repris plusieurs fois, celui où un garçon dit à la jeune fille qu’elle a les tétons qui pointes : OUI il y a un manque d’éducation concernant ce jeune homme, mais OUI en 2018 ce comportement existe encore, OUI les jeunes filles, les femmes se font encore siffler en pleine rue ? Doit-on le cacher à nos enfants ? Est-ce pas justement une façon de leur expliquer ce qui peut éventuellement se passer quand tu commences à aller à l’école ou sortir seule pour acheter un goûter à la boulangerie du coin ?
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Pas plus tard que la semaine dernière alors que j’étais avec mon mari, un homme est venu me glisser dans l’oreille « elles sont belles les vendéennes », avec un regard malicieux, alors que j’étais en doudoune, grosse écharpe et bonnet écrasé sur la tête entrain de vider le coffre de ma voiture dans une benne d’une des déchèteries du 78. Il n’a pas parlé de mes seins (de toute façon, là pour le coup il ne pouvait pas les distinguer, mais c’était tout comme, je me suis sentie très mal alaise !
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Alors, quoi dire ? Que ça m’attriste de voir 145 000 personnes (145 car j’espère que les 5000 autres ont acheté le livre) aient suivi une pétition dont ils ne connaissent pas réellement le contenu ! Encore une fois on censure, trois jeunes femmes qui ont sans doute travaillé dur ! ET PUIS,
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s’il y a bien une chose que j’apprends à mes filles chaque jour, est qu’il est important de respecter les autres. Tu as le droit de ne pas t’entendre avec telle personne, de ne pas aimer son travail, de ne pas aimer sa façon de s’habiller ou de s’exprimer…. Si ça ne te plaît pas, ne porte pas de jugement, passes à autre chose, qui sait, peut-être que d’autres trouveront ça intéressant sur certains points ?
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Chaque éducation est différente, nous faisons de notre mieux, (et ce n’est pas toujours facile)(perso on en chie pas mal de notre côté) mais le mieux est d’aborder ce sujet de la puberté, de la sexualité avec votre enfant, plutôt que de lui mettre un livre entre les mains non ?
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Personnellement c’est ce que je fais, et même si des fois c’est un peu maladroit, je n’ai aucun mal à parler de garçons, de poils, de « nénés » qui poussent, et de sexualité avec mes deux filles.
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En soi rien ne vous oblige à acheter ce livre (?) En tant que parents c’est à nous de faire l’éducation de nos enfants comme on l’entend, pas à un ouvrage, même si il est vrai qu’on en trouve des très bons pour nous aider quand on se sent un peu perdu.
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Alors pourquoi avez-vous si peur des mots ? Parce qu’il ne s’agit que de mots ?
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Le seul conseil que je pourrais vous donner ici, (vous le prenez ou pas, faites-en ce que vous voulez, parce que en soi, je n’ai pas vraiment de conseil à vous donner ;)) est que : peu importe le livre que vous choisissez d’offrir à votre enfant, quand il s’agit de sujets importants, tels que la sexualité, le racisme, la drogue, la religion… lorsque le sujet est institutionnel et bien lisez-le avec lui.
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Personnellement, ce livre ne me fait pas peur, je l’ai lu et pourrais le relire avec Laura si un jour elle me le demande. Ce n’est pas un livre que je recommande pour les jeunes enfants, c’est vrai, mais je peux vous recommander de le lire à 2, à partir de la rentrée en 6eme par exemple, parce que, que l’on soit d’accord ou pas, cela permet d’échanger avec votre enfant tout en lui expliquant le pourquoi du comment vous n’êtes pas d’accord avec telle ou telle chose. Et l’échange, l’écoute, les conseils, il n’y a rien de mieux pour « nos petits ».
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Je finirais par dire que, censurer un livre car on n’est pas d’accord avec le contenu est vraiment triste encore plus quand il est « vendu » (je mets des guillemets car il en reste encore) à seulement 5000 exemplaires MAIS critiqué par plus de 200 000 personnes. En extraire 4/5 pages sans avoir pris en compte sa globalité soit 80 pages ne peut pas aboutir à une critique construite.
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Comment, 3 ans après Charlie et sa liberté d’expression, on arrive à obtenir l’arrêt d’une BD (sans doute maladroite sur certaines phrases) humoristique… Vraiment je me pose la questions.
Maya
Bonjour Aurélie,
Je viens de découvrir votre post suite au partage facebook d’une cousine.
Je fais partie des signataires de la pétition contre la réédition de ce livre. Ayant lu votre article à deux reprises avec attention, je vais maintenant essayer de vous expliquer mon propre raisonnement, et le pourquoi de mon choix de signer cette pétition, en espérant que cela débouchera sur des échanges intéressants.
Je l’avoue: je fais partie des gens qui ont signé sans avoir lu le livre dans sa globalité. Pour deux raisons: je n’ai pas eu l’occasion d’aller en librairie pour le lire et en outre, les extraits que j’ai pu consulter m’ont déjà semblé suffisamment parlants (quand bien même ils ne seraient pas entièrement représentatifs de l’ensemble du livre, leur présence dans le livre est déjà problématique et inacceptable à mon sens). Il est vrai, j’aurais sans doute dû le lire en entier, comme vous l’avez fait. Cependant, après m’être renseignée ailleurs sur internet et avoir un peu suivi le débat, j’ai décidé de signer quand même et après avoir, à présent, bénéficié de votre propre analyse, ma réaction est la suivante:
Le point que vous soulignez est super pertinent et m’avait questionnée également au début: oui, le livre se veut très proche de la jeunesse, il se place du point de vue de l’adolescence et de ses questionnements, ses insouciances, ses petits délires, etc. Il fait preuve d’indulgence et de bienveillance vis-à-vis des petits plaisirs « coupables » que l’on peut avoir à se sentir jolie, sentir que l’on attire, etc, tout en donnant des conseils plus larges. C’est le genre de livre que l’on peut lire entre copines en pouffant de rire et en se sentant un petit peu concernée au fond de soi. Et il atteint sans aucun doute son objectif de par sa qualité graphique, la diversité de ses personnages au niveau de leurs caractère (avec la fille plutôt branchée écolo, la sportive, etc) et le ton humoristique.
En revanche philosophiquement, c’est incomplet car totalement stéréotypé à mon sens. Du coup, ça rend le discours dangereusement biaisé de part sa dimension qui se veut éducative (ça aurait été moins grave si ça avait été un album jeunesse classique, sans prétention à délivrer des informations par rapport à un phénomène avant tout médical et psychique comme la puberté). Vous avez écrit « Je me suis dit : mais en fait, à l’époque, on ne pensait qu’à plaire aux garçons ?? à 14/15 ans ? Est-ce si grave que ça ? » Bien sûr que cela n’est pas grave, mais non: ce n’est pas une généralité. Si on m’avait mis ce livre entre les mains n’importe quand entre mes 11 ans et aujourd’hui, en me le présentant comme un support éducatif, je me serais sentie totalement incomprise et invalidée en tant que jeune fille. J’aurais eu l’impression qu’on essayait de me conformer, de me faire rentrer dans une case en me sous-entendant qu’être adolescente c’est forcément être/faire/aimer des trucs en rapport avec l’idéal de féminité, et rien d’autre, alors que beaucoup d’adolescentes n’ont pas vécu cette période comme vous la décrivez (et j’en ai connu un paquet). A l’adolescence, on se pose bien d’autres questions que sur son corps et les garçons, qui vont également avoir un impact sur le déroulement de la puberté.
Quid des lesbiennes (peut-être que le livre en parle à un moment, mais quand on voit le listing des « trucs cools avec la puberté », tout cela me semble quand même pas mal hétéronormatif) ? Quid des enfants transgenres ? Et même sans aller jusque là : quid des jeunes filles qui se sentent marginalisées de part des goûts différents et peuvent le vivre très durement ?
En bref, à mes yeux, ce livre souhaite se placer du point de vue adolescente mais d’une part, le point de vue en question est incomplet (et presque discriminatoire au final, ne donnant aucune visibilité aux « marginales » qui ne le sont pas tant, car elles sont nombreuses), et d’autre part, il se base sur un construit: la représentation par l’imaginaire collectif de « Qu’est-ce que c’est d’être une fille. » alors que le rôle de ce type de bouquin à mon sens, est justement d’aider les personnes à prendre du recul par rapport à ce construit.
Typiquement, la page « A quoi ça sert la puberté ? A jouer les feeeeeeemmes ! Pouvoir enfin mettre du maquillage et passer des heures à la salle de bain. » mais mais… pourquoi ? Si je suis une fille qui déteste le shopping et que j’aime rentrer couverte de boue de mon club de football ? La puberté n’aura-t’elle donc aucune utilité pour moi ? La puberté sert à mettre en place les mécanismes physiologiques et physiques nécessaires à la reproduction. Elle s’accompagne souvent de profonds bouleversements et remises en question de l’enfant qui grandit mais tout cela est quand même plus complexe que « comment attirer le bel Ethan ». Et je pense qu’il est important de faire sentir aux jeunes filles que cette complexité, nous la percevons, que nous la comprenons (aux jeunes garçons aussi d’ailleurs).
Quant à l’exemple du garçon qui parle des seins: vous soulignez à juste titre que c’est quelque chose qui existe, qui arrive au quotidien, et qu’il ne faut pas le cacher. Oui, c’est vrai, cela arrive et ça doit se savoir, mais justement: le livre ne souligne aucunement le caractère anormal de la situation, et pire encore, c’est la jeune fille elle-même qui doit corriger le tir en faisant gaffe à ce que ses tétons ne pointent pas ! Alors effectivement, c’est sûrement comme ça que le vivrait l’adolescente sur le moment, et le livre tente de l’aider en lui donnant des conseils faciles à mettre en oeuvre pour ne plus qu’elle ait ce souci. N’empêche qu’il manque la prise de recul (e.g est-ce que le garçon a bien agi; les seins qui pointent c’est naturel et ça n’a rien de « pas très gracieux », etc), et ça c’est problématique, car c’est pourtant ce qui aiderait plus durablement une jeune fille à se sentir soutenue. Un livre éducatif sur ce sujet doit être rationnel et pas uniquement basé sur l’émotionnel de ses personnages.
C’est vrai qu’il y a un côté très « second degré » dans ce livre, qui lui donne de la pêche et un côté un peu sympa et humoristique bienveillant, etc, mais cet aspect second degré n’est pas assez évident pour être perçu par n’importe qui (surtout de jeunes ados à fleur de peau) et s’appuie quand même, de façon décomplexée, sur des stéréotypes pas cools pour un grand nombre de jeunes filles.
Il est du coup fortement préférable pour un enfant de lire de type de livre avec un parent, c’est certain.
Malheureusement (et c’est bel et bien là le plus gros souci) tous les parents n’ont pas cette possibilité.
Tous les parents ne lisent pas le français, certains n’ont pas le temps (malheureusement, ça arrive), et pour d’autres encore c’est trop tabou (barrière religieuse, culturelle, personnelle…). Je ne dis pas que c’est « bien », attention, juste que ça existe. En outre, les parents ne peuvent pas toujours contrôler ce que leurs enfants voient en dehors de la maison. Ce genre de livre sera donc souvent lu par des adolescentes seules, et en l’occurrence ce ne sont pas « que des mots », les mots sont essentiels, ils renferment un pouvoir énorme, ils peuvent affirmer ou déstabiliser complètement une personne en quelques secondes s’ils touchent un point fragile, surtout quand ils sont validés et diffusés par une maison d’édition en tant que support éducatif.
Vous l’avez bien dit : ce livre n’est pas adapté à des préados de 9-12 ans. Ce livre ne devrait pas être lu seule. Mais le souci c’est que ce livre aurait été lu par des préados de 9-12 ans. Ce livre aurait été lu seule. Voilà pourquoi j’ai signé cette pétition; il me semble qu’aujourd’hui avec toutes les conséquences que l’on connaît des stéréotypes de genre sur le bien-être des femmes et des hommes, il est plus que temps d’en tenir compte dans les discours que l’on diffuse auprès des jeunes. Et en l’occurrence ce livre n’aide pas, même si en dehors de ça il est joli et bien dessiné (Moi aussi je me suis sentie mal pour les trois autrices, qui, j’en suis certaine, étaient armées des meilleures intention du monde. Ce livre a un peu « payé pour les autres » car il est sorti alors que le débat des stéréotypes de genre commençait à bien monter, du coup ça a eu l’effet explosif que l’on pouvait attendre). A côté de ça, les images stéréotypées qui circulent sur les réseaux sociaux et le publicités ne sont pas mieux, on est bien d’accord. Les féministes luttent aussi contre cela, en outre.
Voilà, suite au partage de votre post par ma cousine j’ai eu envie d’expliquer un peu mon point de vue, qui bien entendu est juste le mien. Je reste ouverte à la critique et à toute réponse, en espérant ne pas vous avoir dérangée avec ce long message, je trouvais juste le débat intéressant et du reste; c’est sympa également de voir des points de vue opposés.
Je vous souhaite une belle journée.
Maya
Aurélie
Bonjour Maya,
Merci pour ton ( on peut se tutoyer ? ) lonnnng message, cela me fait plaisir.
Tout d’abord, et je pense que tu l’as compris, ce que je dénonce c’est surtout la censure, vraiment. J’insiste sur ce point, car je ne comprends pas comment après Charlie on en arrive à là :( Je pense aussi que la plupart des gens qui étaient Charlie à l’époque n’avaient JAMAIS ouvert ce journal, donc bon… Mon père tenant un tabac / Presse, j’en ai lu quelques un et je dois t’avouer que je n’aimais pas ce journal, pour moi le contenu est bien plus grave que celui-ci, j’ai bondi plus d’une fois sur ma chaise crois-moi, mais je respect le travail des autres, même quand cela ne me plais pas, je dois dire que c’était remarquablement dessiné et écrit, et puis je suis bon public alors ils m’ont quand même fait rire certaines fois, et donc oui j’étais également Charlie même si je n’approuvais pas leurs dires (racisme, sexisme et j’en passe) car je suis pour cette fameuse liberté d’expression.
Pour en revenir sur « on a chopé la puberté » ce que je regrette vraiment est que, comme toi, beaucoup aient signé sans vraiment connaitre le contenu. Sais-tu que dans le livre une des personnage qui s’appelle Anne déteste les trucs de fille ? Elle, elle aime le bricolage, et les travaux manuels, elle ne veut d’ailleurs pas parler de la puberté, car elle trouve ça intime, et elle ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive, elle se sent perdu (c’est écrit ainsi dans le bouquin). Et bien tu vois Anne c’est toi ;)
Ensuite pour en revenir, à ce fameux gars, qui fou un peu le borde là dedans ;) celui qui parle des tétons qui pointent, et bien saches que juste dernière cette page, il y a une double page sur la « riposte anti-relous », alors non elles ne reviennent pas sur ce fameux garçon, mais donne quelques astuces pour savoir quoi rétorqué quand on est embêté sur la puberté. Et encore une fois dans ces quelques conseils, j’y note beaucoup de communication avec les uns et les autres. Et encore un peu plus loins, un petite BD (où Anne est à l’honneur) et où il est conseillé que quand quelqu’un t’embête à l’école, la meilleure solution est juste de l’ignorer à moins que cela ne soit vraiment trop grave.
Je ne vais pas prendre la défense du livre, car sincèrement ce n’est pas le but de cet article, tout comme toi, je regrette que le sujet garçon soit beaucoup à l’honneur dans cet ouvrage, et qu’effectivement elles n’interviennent pas sur l’homosexualité et les transgenres. Mais encore une fois et j’insiste sur ce point (bouhhh je suis lourde) ce n’est pas à un bouquin de faire l’éducation de nos enfants, et je suis totalement d’accord avec toi, quand tu dis que dans certaines familles le dialogue n’est pas évident, mais dans ce cas on ne peut pas en tenir rigueur, aux femmes qui ont crée ce livre et à la maison d’édition ? D’autant plus que même si une jeune fille homosexuel tombe sur ce bouquin, ça lui permettra peut-être (j’en sais rien en fin de compte, mais admet-on) de se dire, « Et bien oui, c’est sûre, j’aime les filles, il n’y pas de doute ! » ce qui marche aussi pour un(e) transgenre, après tout peut-être que ce livre affirmera ta différence. Et puis que l’on soit homo, bi ou transgenre, ça n’empêchera pas les garçons de s’intéresser à ta poitrine, alors pourquoi ne pas en parler justement ? Car au-delà de ces détails qui ont toutes leurs importances, on y trouve des sujets qui touchent toutes les filles, les règles, le fait de grossir, les poils, les seins qui poussent, la transpiration… et la que tu sois, transgenre, hétéro, bi, homo, et bien on y passe toutes.
Encore une fois je ne dis pas que le livre est super, pour être totalement honnête sans ce rat de marrais je ne l’aurais jamais acheté, c’est un peu le style de livre que je regarde dans un librairie en levant les yeux en l’air en disant Oh My God, mais je ne dis pas non plus qu’il est à chier ! (oups je m’emballe !) J’ai moi-même deux filles qui préfèrent avoir les bottes pleines de terre plutôt que de se mettre du rouge à lèvres (tout du moins pour le moment) une adore le foot et la gym et l’autre l’équitation et les animaux, trainer par terre à la SPA c’est un peu sa passion du dimanche …
Donc vraiment ce qui me dérange c’est cette censure mais aussi l’avalanche de mauvais commentaires que ce sont pris ces trois femmes ces dernières semaines. J’ai moi-même écrit un livre rempli de conseils et de tutos coiffures intitulé « coiffures pour petites filles coquettes » et oui tu as raison toutes les petites filles ne sont pas coquettes, je le sais, j’ai le cas à la maison, mais j’aurais été tellement triste que mon travail d’un an soit réduit à rien à cause de personnes qui estime que parce que nous sommes tous différents qu’une oeuvre telle qu’elle soit ne peut exister.
Merci encore une fois pour ton message, ta gentillesse et ta bienveillance, même si je ne comprends pas cette signature, je comprends tout à fait ton point de vu.
à très vite, Aurélie
Mélanie Mettra
Je n’ai pas signé la pétition, j’ai défendu la difficulté d’être auteur, mais j’étais assez d’accord pour trouver ce livre un peu médiocre. Je reprends juste l’exemple des tetons qui pointent. En gardant l’illustration, il était possible d’écrire, par exemple: ah les tétons qui pointent et ceux qui te le font remarquer !
Garder l’explication physiologique puis proposer deux solutions: 1) c’est normal et tu peux le dire à ce lourdaud et ne pas avoir honte 2) si tu es vraiment gênée, tu peux les cacher grâce à deux débardeurs. Il n’y a finalement pas grand chose à récrire, mais une tournure peut parfois tout changer !
Aurélie
Coucou Mélanie,
Merci d’être passée par ici. Je t’invite, si tu en a le courage, à lire ma réponse ci-dessus.
Concernant ce gros lourdo, justement derrière cette page il y a une double page « sur la riposte anti-relous » alors non elles ne reviennent pas sur le gros lourd en question, effectivement c’est dommage, elles parlent de l’entourage proche, mais elles parlent tout de même.
Quoi qu’il en soit, je ne défends pas le livre vraiment, je pense juste que même s’il est maladroit il ne mérite pas ce bad buzz, franchement je vois bien pire chaque jours, et personne ne s’en préoccupe c’est assez dingue !
Et tout comme toi, je le précisé juste au dessus, s’il n’y avait pas eu tout de lynchage autour du livre, crois-moi, je ne l’aurais jamais acheté.
Beau week-end à toi ^^
garripo
Merci ! Jadore Cannon Buster aussi
Frédérique Bedouin
Bonjour, je lis le billet et les échanges ci-dessus et je suis étonnée que vous ne fassiez pas mention, puisque c’est la censure qui vous dérange le plus, du fait que légalement, en France, depuis l’après-guerre, les publications jeunesse sont systématiquement soumises à un accord étatique avant la mise sur le marché. Le but est de protéger moralement la jeunesse. C’est la seule forme de censure légale en France, me semble-t-il.
Elle existe car la distinction est faite entre la population adulte (capable de décider si elle veut lire Charlie Hebdo, Minute ou Télérama) et la population enfantine qui, comme son statut de minorité l’indique, n’est pas à même de se protéger seule en toute circonstance. La référence à Charlie Hebdo me semble donc témoigner d’une lecture bien trop rapide et simpliste de la situation.
Et le fait de demander la réécriture d’un livre qui se présente comme un DOCUMENTAIRE jeunesse tout en diffusant des contre-vérités scientifiques ne constitue même pas une tentative de censure mais une demande de rétablissement de la vérité, conforme à l’état de la science, ce qui est la moindre des choses.
Néanmoins, au regard de la loi, demander une deuxième lecture pour obtenir une censure aurait été parfaitement correct. Si cela ne vous paraît pas opportun, c’est donc à la modification de la loi qu’il faudrait vous intéresser, à mon sens, et non pas à cette pétition qui n’est qu’un détail comparée au dispositif législatif.
Bien à vous,
Frédérique
Aurélie
Bonjour Frédérique, et bien je suis tout à fait d’accore avec vous, mais à priori ce livre n’a pas eu de seconde lecture. Je pense d’ailleurs que la loi ne doit pas être (souvent?) appliquée à ce niveau là. Je doute que chaque livre jeunesse soit soumis à un accord étatique, comme vous me le fait remarqué. D’ailleurs je ne le savais pas mais je trouve ça drôlement bien.
J’aurai largement compris qu’il soit retiré suite à cet accord plutôt qu’à la suite des nombreuses personnes qui sont acharnés dessus, et dont la plupart ne l’ont pas ouvert.
Beau dimanche,
Aurélie